Après tout ce temps, j'ai pensé qu'une petite (re)présentation s'imposait.
Voilà la chose: j'ai 18 ans, je suis célibataire et pleine de jalousie quand je rencontre ces gens qui sont amis depuis la maternelle alors que mes amis de la maternelle à moi ont fini dans un collège privé où ils m'ont complètement oublié, moi l'ennuyeuse et pauvre petite B, la timide, la complexée! Et maintenant que j'ai quitté le lycée, ça recommence! Trois quarts des gens que je connaissaient ne me connaissent plus. Mes amis se sont faits des amis et moi je suis toute seule pendant qu'ils sortent entre eux et s'amusent bien. Mais je ne broie pas du noir! Contrairement à ce qu'il pourrait paraître, je suis positive et rêveuse, peut-être même trop. Quand je suis triste, je m'imagine Brian. Qui est Brian? C'est mon mari imaginaire qui est parfait, qui m'aime et qui me réconforte quand je me sens mal. "Pathétique", dites-vous? "Elle est folle", pensez-vous? Et vous comment seriez-vous si malgré tous vos efforts vous n'intéressiez personne et vous êtiez tout seul? Vous finiriez comme moi, avec vos rêves pour vous tenir compagnie et quelques amis qui vous invitent en vous proposant d'inviter vous même quelques autres personnes alors que vous n'avez qu'eux.
Mais ne prenez pas pitié tout de suite, j'ai aussi été une méchante fille. J'ai eu mon premier copain, il avait 4 ans de plus, en même temps je flirtais sur facebook avec un autre, de 6 ans de plus et tout en même temps je voyais un autre garçon du même âge que le précédent qui m'aimait énormément et enfin j'ai eu quelques rendez vous avec cet autre qui allait à la même école. Hmmmm, qu'en pensez-vous? A l'époque, j'en pensais rien du tout, je voulais trouver l'amour! Aujourd'hui... je regrette tous les jours, parce que le premier, mon premier copain m'aime toujours, est gentil et me soutient dans tous mes moments difficiles et Dieu sait à quel point j'en ai souvent.
Dans mon journal intime, j'insultais tout le monde! J'étais de toute évidence bien au-dessus d'eux tous! Je considérais mon frère comme un moin que rien des bas étages, un raté. Oui ce même frère qui s'est toujours occupé de moi et m'a toujours aidé et chouchouté même dans mes moments les plus irrespectueux et agaçants. Je décrivais ma soeur comme une pimbèche pourrie gâtée qui ne serait certainement jamais aimée! Cette même soeur qui cherchait toujours à me ressembler et me suivait partout dans la maison le sourire au lèvres et avec qui, même petite, je n'ai jamais joué ni fait aucun câlin. Mon père, c'était le connard, ma mère, la connasse, la sorcière, la mauvaise, oh ça oui j'en avais des qualificatifs à donner à ma mère à qui je reproche peut-être toujours de m'avoir donné le gène du "antisentimental" qui l'empêchait de me montrer qu'elle m'aimait de temps à autre étant petite, elle préférait se plaindre de moi, me critiquer. Je n'oublierai jamais le jour où elle m'a dit que je n'était qu'une serpillère quand je lui demandé si je pouvais accepter la proposition de mes amies qui était de sortir faire du shopping au collège. Si il y a une chose que ma mère a réussi à me rentrer dans le crâne à tel point que je ne peux plus voir les choses d'une autre manière tellement j'en suis convaincue: c'est que tous les gens que je rencontrerai ne m'aimeront pas. Ils voudront me tourner en ridicule, se servir de moi et me faire du mal, parce qu'après tout, pourquoi m'aimerait-on? Aucun garçon ne pourrait tomber amoureux de moi sérieusement non plus, j'intéresse personne, je suis la "serpillère". Alors c'est pour ça que j'ai tant essayé de devenir gentille, en espérant qu'on m'aimerait, qu'elle verrait. Son discours n'a pas changé. Encore aujourd'hui, son seul souhait est que je ne rencontre personne, elle me l'a dit ce matin même: "Blair, ne sort avec personne d'autres que tes amies que tu connais depuis longtemps", ces mêmes amies qu'elle m'interdisait de voir au début, qui ne m'aimaient pas, se servaient de moi et n'étaient que des salopes qui couchaient avec tout le quartier selon elle ( Oui elle disait vraiment ça de toutes les amies que je me faisais ). Après tout, comment quelqu'un comme moi pourrait se rapprocher de quelqu'un de bien? Aujourd'hui, je ne me rapproche plus de personne et elle en est ravie.
J'ai toujours voulu devenir architecte mais voilà le rêve ne s'est pas réalisé, comme toujours, je n'ai jamais eu de chance. Mais je pense quand même que c'était peut-être pour le mieux! J'ai un nouveau but qui ne concerne plus du tout mes penchants artistiques: devenir experte-comptable! Je commence l'année prochaine et j'ai peur, pas à cause du travail à fournir mais parce que je suis effrayée de devoir revivre encore la même chose: espérer me faire des amis, ne pas y arriver, abandonner, terminer triste et seule, regarder les autres groupes d'amis du coin de l'oeil, pleurer seule toutes les nuits avec Brian pour compagnie.
Voilà, vous savez tout de moi, la pathétique, l'ancienne méchante, la fragile, la complètement dingue. Et vous savez quoi? Tous les jours je m'endors avec tout ça en tête et je finis par me dire: Un jour Blair, tu auras pleins d'amis qui t'aiment, pleins de proches sur qui compter et qui compteront sur toi parce que tu es devenue quelqu'un de bien aujourd'hui et tu y as peut-être droit? Et alors je pense: Non, tu n'y as peut-être pas du tout droit, surtout que tu ne t'es pas pardonnée.
J'ai toujours voulu devenir architecte mais voilà le rêve ne s'est pas réalisé, comme toujours, je n'ai jamais eu de chance. Mais je pense quand même que c'était peut-être pour le mieux! J'ai un nouveau but qui ne concerne plus du tout mes penchants artistiques: devenir experte-comptable! Je commence l'année prochaine et j'ai peur, pas à cause du travail à fournir mais parce que je suis effrayée de devoir revivre encore la même chose: espérer me faire des amis, ne pas y arriver, abandonner, terminer triste et seule, regarder les autres groupes d'amis du coin de l'oeil, pleurer seule toutes les nuits avec Brian pour compagnie.
Voilà, vous savez tout de moi, la pathétique, l'ancienne méchante, la fragile, la complètement dingue. Et vous savez quoi? Tous les jours je m'endors avec tout ça en tête et je finis par me dire: Un jour Blair, tu auras pleins d'amis qui t'aiment, pleins de proches sur qui compter et qui compteront sur toi parce que tu es devenue quelqu'un de bien aujourd'hui et tu y as peut-être droit? Et alors je pense: Non, tu n'y as peut-être pas du tout droit, surtout que tu ne t'es pas pardonnée.
Manque de reconnaissance des autres ? Manque de confiance en toi ?
Tu me fais penser à un kaléidoscope, un tas de petits fragments qui ne représentent pas grand chose, mais qu'il faudrait assembler pour voir le dessin formé.
Bon courage et bienvenue chez les fous.